Les différents groupes de personne vis-à-vis du jeûne du
Ramadan
Premier groupe: Celui des gens pour lesquels le jeûne est
obligatoire.
Le jeûne du Ramadan est obligatoire à quiconque remplit les
conditions suivantes:
1- être musulman
2- être majeur
3- jouir pleinement de ses facultés mentales
4- être sédentaire c’est-à-dire non voyageur
5- être capable de supporter le jeûne
6- être sain de tout empêchement
Ainsi, le jeûne du Ramadan n’est pas
obligatoire pour le mécréant car son jeûne n’est ni correct ni accepté d’Allah,
étant donné que le jeûne est une adoration; or celle-ci n’est juste et valable
qu’avec la foi. Si le mécréant devient musulman pendant le mois du Ramadan, il
ne lui incombe pas de rembourser les jours passés, à cause de la parole
suivante d’Allah:
قُلْ
لِلَّذِينَ كَفَرُوا إِنْ يَنتَهُوا يُغْفَرْ لَهُمْ مَا قَدْ سَلَفَ
«Dis à ceux qui ne croient pas, s’ils
cessent, on leur pardonnera ce qui est passé». Sourate 8; verset 38.
Et le Prophète prière et salut d’Allah sur lui a dit:
( الإسلام يجب ما قبله) رواه مسلم
«L’Islam
efface ce qui le précède (comme mauvaises actions)».
Cependant, si le mécréant s’islamise
en plein jour de Ramadan, il doit jeûner le restant de la journée s’il remplit
les conditions du jeûne; mais il n’a pas à rembourser la journée.
Deuxième groupe: Celui de l’enfant
Il n’incombe pas à l’enfant le jeûne
du Ramadan jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté c’est-à-dire l’âge d’accomplir
les obligations islamiques. Le Prophète prière et salut d’Allah a en effet dit:
(رفع القلم عن ثلاثة عن النائم حتى يستيقظ، وعن الصبي حتى يبلغ ، وعن المجنون
حتى يعقل) رواه الإمام أحمد في مسنده
«Il n’ y a aucune obligation sur trois
personnes: celui qui dort jusqu’à son réveil, l’enfant jusqu’à ce qu’il
grandisse, et le fou jusqu’à ce qu’il retrouve ses facultés mentales». Hadith authentique rapporté par
Ahmad, Abou Daoud...
Cependant, les parents ou les tuteurs
doivent habituer leurs enfants au jeûne à l’instar des pieux prédécesseurs de
cette Oumma Islamique. Cela permet aux enfants d’avoir l’amour du jeûne et de
s’y habituer, de sorte qu’une fois devenus grands, ils ne trouveront aucune
gêne ou contrainte à le faire. Les pieux prédécesseurs avaient en effet
l’habitude de faire jeûner leurs enfants; ils allaient avec eux dans les mosquées
en emportant des jouets pour leur donner au cas où ils pleuraient de faim.
Néanmoins, cet entraînement de l’enfant au jeûne est négligé aujourd’hui, dans
la plupart des familles musulmanes où les parents prétendent faire preuve de
miséricorde et de bonté à l’égard de leurs enfants en les empêchant de
s’entraîner aux pratiques islamiques en général et en particulier au jeûne. Or,
le vrai bonheur des enfants se trouve dans la bonne éducation qu’ils reçoivent
des parents depuis le bas âge, c’est-à- dire une éducation spirituelle et
physique sur la base des idéaux et des vertus morales de l’Islam. Que les
parents musulmans prennent donc garde! Qu’ils éduquent bien leurs enfants afin
de les faire aimer cette Religion Islamique qui est la raison de leur existence
sur terre, et de laquelle dépend la garantie de leur avenir et de celui du
pays. Quiconque fait cas de négligence dans l’éducation de ses enfants, est un
injuste qui aura à répondre de son injustice devant son Seigneur, sur le dépôt
confié à lui. Les enfants comme la Religion, sont un effet un dépot sur lequel
sera interrogé chaque parent.
Quant aux enfants qui jeûnent avec
peine et difficulté, il appartient aux parents de les modérer. Et chaque parent
est plus disposé à connaître la capacité physique de son enfant dont il est le
premier et le dernier responsable devant Allah.
On peut juger que l’enfant a atteint
la puberté ou l’âge d’accomplir les obligations islamiques à partir de trois
signes:
- Premier signe: Le sperme
Si l’enfant commence à voir le sperme
en rêvant ou par un moyen quelconque, cela prouve qu’il a atteint l’âge
d’accomplir les obligations islamiques. Il lui incombe par conséquent ce qui
incombe aux grands. Allah le Très-Haut a dit en parlant des enfants:
وَإِذَا بَلَغَ
الأَطْفَالُ مِنْكُمْ الْحُلُمَ فَلْيَسْتَأْذِنُوا كَمَا اسْتَأْذَنَ الَّذِينَ
مِنْ قَبْلِهِمْ
«Et quand les enfants parmi vous atteignent
la puberté, qu’ils demandent permission avant d’entrer (dans les maisons) comme
font leurs aînés».
Sourate 24; verset 59.
Ce verset veut dire que les enfants
qui ont atteint la puberté doivent demander la permission d’entrer dans les
maisons à trois moments précis:
a) avant la
prière de l’aube,
b à midi au
moment de la sieste,
c) après la
prière de la nuit (Icha).
Ce sont là trois occasions de se
dévêtir et durant lesquelles les enfants doivent demander la permission avant
d’entrer dans les maisons. Ceci est expliqué dans le verset 58 qui précède le
verset 59 du chapitre 24 cité ci-haut.
Voilà un exemple des enseignements
édifiants et exemplaires de la loi islamique! Mais où en sommes-nous au fait?
Parlant de la puberté, le Prophète prière et salut d’Allah
sur lui a dit:
غسل يوم الجمعة واجب على كل محتلم"
«Le
lavage du Vendredi est obligatoire à tout pubère». Rapporté par Alboukhary et Mouslim.
- Deuxième signe: la sortie des poils du pubis
Le Prophète prière et salut d’Allah
sur lui a en effet ordonné : «Après la guerre de Qouraïzha (une des tribus
juives de Médine) de tuer les hommes capturés ainsi que tout jeune dont les
poils du pubis ont poussé et de laisser ceux dont les poils n’ont pas encore
poussé». Hadith authentique rapporté par Ahmad et Annassâ-i.
- Troisième signe: 15 ans nets.
Abdoullah bin Oumar -qu’Allah les
agrée! Raconte qu’il fut présenté au Prophète le jour de la bataille de Ouhoud
alors qu’il était âgé de 14 ans. Le Prophète l’empêcha de combattre jugeant
qu’il n’avait pas atteint la puberté. Puis il fut présenté au Prophète prière
et salut d’Allah sur lui le jour de la bataille du Fossé, étant âgé de 15 ans.
Le Prophète l’autorisa à participer au combat, jugeant qu’il avait atteint la
puberté. De même Alboukhary rapporte qu’Oumar bn Abdil-Aziz (qui est consideré
comme le cinquième Calife bien guidé) tranchait une allocation pour tout
employé âgé de 15 ans en disant:
«Les 15 ans constituent une limite entre le petit et le
grand».
Ces trois signes de la puberté sont
communs au garçon et à la fille, et cette dernière a un quatrième signe de la
puberté à savoir les menstrues communément appelées règles. Ainsi, dès que la
fille voit ses règles, elle est jugée avoir atteint la puberté même si son âge
est inférieur à 10 ans. Par conséquent, il lui incombe ce qui incombe aux
grands comme obligations islamiques.
Quand la puberté de l’enfant est
atteinte pendant la journée du Ramadan, s’il jeûnait déjà à titre
d’entraînement, il complète alors son jeûne en s’abstenant des actes qui
annulent le jeûne car il lui incombe désormais de jeûner à l’instar des grands.
Cependant il n’a pas à rembourser la journée.
Qu’Allah nous accorde une science
utile, une subsistance licite et des oeuvres acceptables! Amin!
Troisième
groupe: celui du fou
C’est-à-dire du malade mental. Il ne
lui incombe pas de jeûner comme le justifie le hadith cité ci-haut à propos du
2è groupe à savoir: «Il n’ y a aucune
obligation sur trois personnes: celui qui dort jusqu’à son réveil, l’enfant
jusqu’à ce qu’il grandisse, et le fou jusqu’à ce qu’il retrouve ses facultés
mentales». Hadith authentique rapporté par Ahmad, Abou Daoud...
Ainsi, le jeûne du fou n’est pas
valide car la raison lui fait défaut d’où l’incapacité de formuler l’intention
du jeûne; or les actions ne sont rétribuées que selon l’intention qui les
motive comme l’a précisé notre Prophète prière et salut d’Allah sur lui.
S’il s’agit, cependant de quelqu’un
qui tantôt perd sa conscience, tantôt la retrouve, il doit jeûner dans l’état
où il raisonne. S’il perd la raison au cours de la journée étant à jeûner, ce
dernier n’est pas annulé car il ressemble au jeûneur atteint d’une maladie ou
d’un malaise pendant la journée. Son jeûne reste valable et il n’a pas à le
rembourser à moins qu’il ne commette un acte qui l’annule. Et si un malade
mental revient à son état normal en plein jour du Ramadan, il doit jeûner le
restant de la journée sans qu’il soit obligé de la rembourser.
Qautrième groupe: celui
du vieillard
Il s’agit de l’homme dont l’âge est
tellement avancé au point qu’il radote et perd la faculté de discerner. Un tel décrépit,
il ne lui incombe ni jeûne ni compensation car il ressemble désormais à
l’enfant qui n‘a pas atteint la puberté. Cependant, s’il distingue parfois et
radote parfois, il doit jeûner dans les moments où il distingue et vice-versa.
Il y va de même pour la prière.
Cinquième groupe : Celui de la personne
qui est incapable de jeûner de façon continue.
C’est le cas de l’homme très âgé et
des malades dont on n’espère pas la guérison. Une telle personne n’a pas
l’obligation de jeûner vu son incapacité physique, car Allah le très Haut a dit
:
فَاتَّقُوا
اللَّهَ مَا اسْتَطَعْتُمْ وَاسْمَعُوا
* « Craignez
Allah autant que vous le pouvez». Sourate 64 ; verseet 16.
لا
يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْساً إِلاَّ وُسْعَهَا
* «Allah n’impose à aucune âme une
charge supérieure à sa capacité». Sourate 2 ; Verset 286.
Cependant, il incombe à une telle
personne de nourrir un pauvre chaque jour du Ramadan en compensation du jeûne.
Et il a le choix entre deux façons de faire cette compensation:
* 1ère façon: à la place de chaque
jour de Ramadan donner un “Mud” de blé ou de toute autre céréale à un pauvre.
Le “Mud” est le quart du “ça”
(boisseau) prophétique. Il équivaut à 1100 g soit 1 kg et 100 g.
* 2è façon: préparer de la nourriture
pour des pauvres dont le nombre égale celui des jours à rembourser. Par exemple:
préparer du repas de riz pour dix pauvres en compensation de dix jours de
jeûne.
Telle est la Sounna (pratique)
prophétique en ce qui concerne la compensation du jeûne par la nourriture
offerte aux pauvres. Tout ceci montre que cette Religion Islamique est basée
sur la simplicité et la facilité et non sur la complication, la gêne et
l’accablement. C’est une religion de paix comme son nom l’indique et la paix
dérive de la même racine. C’est donc une religion de miséricorde qu’Allah a
sagement légiférée pour les hommes, chacun selon ses capacités et moyens ; afin
que chaque musulman puisse accomplir les prescriptions divines avec un coeur
ouvert, et qu’il agrée et accepte Allah comme son Seigneur, Mouhammad comme
Messager d’Allah et l’Islam comme sa religion. Allah le Très-haut a dit après
avoir mentionné la prescription du jeûne du Ramadan:
يُرِيدُ
اللَّهُ بِكُمْ الْيُسْرَ وَلا يُرِيدُ بِكُمْ الْعُسْرَ
«Allah veut de la facilité pour vous, et il
ne veut pas la difficulté pour vous». Sourate 2 ; verset 185.
Ainsi, dans toutes les affaires de la
vie et dans toutes les prescriptions islamiques, Allah nous veut la facilité et ne veut pas pour
nous la difficulté ni la gêne. Cependant, quand le coeur de l’homme est malade
et impur, quand son âme est méchante et corrompue, il trouve de la difficulté
dans l’acceptation et l’accomplissement des prescriptions divines.
A suivre incha-Allah!
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