20110803

Ramadan en France: 10% de jeûneurs en plus

La France fait-elle face à un «regain de religiosité» de sa population musulmane?
A l’heure où cette dernière vient d’entamer, à travers le monde, le mois sacré du ramadan, une enquête de l’Institut français d’opinion publique (Ifop, PDF) rapporte que la pratique de l’islam est en nette progression en France, notamment chez les jeunes.
Dans cette étude, commandée par le quotidien français catholique La Croix et publiée le 1er août 2011, on observe que cette année, 71% de la population musulmane suit avec rigueur le mois de jeûne. Comparativement, ils étaient 60% en 1989.
Par ailleurs, la fréquentation hebdomadaire des mosquées a sensiblement augmenté. 25% des musulmans déclarent se rendre à la mosquée pour la prière du vendredi alors qu’ils n’étaient que 16% il y a 15 ans. L’étude oppose également l’assiduité des musulmans sur leur lieu de culte avec celle des catholiques: 95% de ces derniers ne vont pas à l’église, tandis que 25% des musulmans se rendent au moins une fois par semaine à la mosquée.
Une hausse de la pratique de l'islam sur le territoire français qui s’exprime aussi en dehors du mois de jeûne, à travers la consommation. Dans son étude, l'Ifop note que 49% de la population musulmane achète d’avantage de produits halal qu'il y a quelques années.
Cette recrudescence de la pratique religieuse est, toujours selon l'enquête de l'Ifop, particulièrement significative chez les jeunes générations. Une constatation qui peut s’expliquer démographiquement: près de deux tiers des musulmans de France ont entre 18 et 34 ans (62%), tandis que cette tranche d’âge ne représente que 29% de l'ensemble de la population française.
Dans une interview accordée au site Atlantico, le directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d’entreprise de l'Ifop Jerôme Fourquet analyse les raisons de ce regain dans la pratique du culte musulman en France:

«Plusieurs causes peuvent expliquer cette tendance [...] Il existe d'abord un cycle d'intérêt nouveau. On peut aussi penser à une certaine forme d'affirmation identitaire face au modèle dominant, et d'insatisfaction face au modèle d'intégration proposé, ou encore une volonté de s'affirmer en marquant sa différence. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'assiduité à la prière du vendredi a d'abord et avant tout progressé chez les jeunes générations», a-t-il déclaré.
Une analyse fondée sur un sondage qui reste néanmoins à prendre avec précaution. La Franceinterdit en effet de poser la question de la religion lors de recensements effectués par les organismes publics, et la question du nombre exact de musulmans sur le territoire restera toujours sans réponse.
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